Connaissez-vous ce département idéal où il ferait bon chasser le cerf, le sanglier, le chevreuil et le chamois du 1er juin au 28 février, 6 jours sur 7, y compris dans les réserves de chasse et de faune sauvage (qui ne couvrent pourtant que 10% du territoire) et en temps de neige ?
Dans ce département, les plans de chasse continueraient d’augmenter sans relâche au fil des ans malgré les difficultés croissantes à les réaliser et les signes d’évolution inquiétante du chevreuil et du chamois, selon le schéma départemental de gestion cynégétique approuvé par l’Etat.
Ce département où il fait bon vivre ensemble, où la nature a encore – parait il – sa place pour accueillir les visiteurs en quête d’authenticité, de tranquillité et de sécurité, s’appelle le Jura ; un département où les édiles de la chasse relayés par la presse locale concluaient en assemblée générale 2021 de leur fédération départementale que « le tableau de chasse de 2020 reste cependant moins bon que prévu avec 4598 chevreuils « réalisés », soit 84 % de l’objectif seulement, mais aussi 612 cerfs (sur 790), 114 chamois (sur 206), 5000 sangliers (contre 6500 l’an passé) et 1238 lièvres (sur 2205 attribués). Et l’année devrait aussi être catastrophique pour la bécasse ».
Une situation « catastrophique » … pas assez cependant pour que l’Etat revoit sa copie, ni réponde à l’intérêt public de la protection de l’environnement garantie par la Constitution, accédant ainsi à une demande sociale minoritaire dans ses effectifs et ô combien convaincante dans sa logique « chasser plus, pour protéger mieux ».
Le secret jurassien d’une « gestion durable » de ces espèces, imposée par la Loi, dans le prétendu respect de la légalité :
• augmenter la période d’ouverture de la chasse du grand gibier jusqu’au 28 février 2022, au prétexte d’une « harmonisation » ;
• maintenir la chasse du chevreuil, du cerf et du sanglier dès le 1er juin ;
• autoriser également celle du renard à compter de la même date, jusqu’à la fermeture générale
de la chasse, soit pendant 9 mois de l’année ;
• accroître le nombre hebdomadaire de jours de chasse ;
• généraliser la chasse du grand gibier, y compris celle du chevreuil et du chamois, dans les réserves de chasse et de faune sauvage.
Une question d’appréciation … par les pouvoirs publics. Comment contester une telle logique associée à l’augmentation du plan de chasse départemental du chevreuil récemment décidée par l’Etat malgré plus de 800 contributions du public défavorables à cette augmentation (et seulement 2 favorables), et face à la réalité d’une nature qui s’érode chaque jour, y compris dans ce département.
Comme Nature Jura, vous en doutez ? Faites-le savoir !
Argumentez vos propos ! Ne vous laissez pas piéger par vos émotions, ce serait contre-productif. Les messages purement anti-chasse ne seront pas pris en compte. Exprimez-vous de manière courtoise et dépassionnée. Revendiquez votre droit à des décisions « fondées sur la connaissance, objectivées par des données scientifiques étayées », comme le rappelait récemment Bérangère Abba, Secrétaire d’Etat à la biodiversité, devant les parlementaires.
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